L’Institut de Formation en Ergothérapie s’inspire des pratiques internationales - Ecole d'Assas - Rééducation et Santé

L’Institut de Formation en Ergothérapie s’inspire des pratiques internationales

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Courant mars, les étudiants en ergothérapie de l’École d’Assas ont eu le privilège de rencontrer des professionnels étrangers venus leur présenter à la fois les grandes lignes de l’ergothérapie dans leurs pays respectifs et la pratique qui est la leur.

L’ergothérapie en Espagne…

C’est dans le cadre de l’interdisciplinarité que deux chercheurs de l’université de Grenade – un ergothérapeute, Ramón Romero Fernandes, et une infirmière, María Granados Santiago – ont été reçus sur le site du Mérantais, où se trouve l’Institut de Formation en Ergothérapie (IFE) de l’École d’Assas. Tous deux doctorants, Ramón et María travaillent à la fois sur la santé mentale et sur la réhabilitation respiratoire.

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Durant deux jours, ils ont illustré les grandes lignes de l’ergothérapie dans leur pays. Pour commencer, il faut savoir qu’en Espagne les études sont exclusivement universitaires et se déroulent sur 4 ans (contre 3 en France), la dernière année étant exclusivement consacrée à la pratique clinique alors qu’en France, les études sont en alternance théorie/pratique en cycles de 8 semaines dès la deuxième année.

En soi, l’ergothérapie espagnole est très similaire à l’ergothérapie française même si l’exercice de la profession y est différent. C’est ce qu’explique Christine Buzy, responsable pédagogique de l’IFE : « En Espagne, la pratique de l’ergothérapie est réalisée en centres hospitaliers ou en maison médicales, le système de soins est différent et la pratique libérale n’existe pas. L’exercice est essentiellement salarié. En France, l’exercice libéral est en plein essor. »

« Comme chez nous, poursuit-elle, il s’agit d’une profession peu connue mais à fort potentiel, et qui se structure. L’Espagne compte à peu près le même nombre d’ergothérapeutes par habitant que la France, soit la moitié du nombre que l’on trouve dans les pays d’Europe du Nord. Cela laisse entrevoir, une forte croissance du nombre de praticiens, notamment parce que la population vieillit, que les maladies chroniques et dégénératives produisent des situations de handicap, et que l’espérance de vie des personnes en situation de handicap s’allonge. »

Pour faciliter les échanges avec Ramón et María, qui intervenaient en anglais sous forme de travaux dirigés, les étudiants avaient été divisés en deux groupes. Cela a permis à certains d’entre eux, hispanophones, d’échanger plus en détail avec les invités.

… et au Japon !

Comme en Espagne, les études d’ergothérapie au Japon se font dans un cadre universitaire et sur 4 ans, sauf que la place accordée à la formation pratique en alternance y est encore plus importante. C’est ce qu’a expliqué l’autre invité international de l’IFE, Bumpei Kunimoto, ergothérapeute et danseur japonais.

La visite de Bumpei s’inscrivait dans l’étude des modèles d’intervention en ergothérapie, qui figure précisément au programme du premier semestre de cours des étudiants.

En plus de donner aux étudiants un aperçu de l’ergothérapie dans son pays, Bumpei leur a présenté le modèle de pratique (modèle Kawa) et l’outil thérapeutique qu’il a développé en s’appuyant sur ses compétences artistiques. Chorégraphe et danseur, Bumpei organise en effet sa pratique ergothérapique personnelle autour de la danse, « discipline qui lui permet d’entrer en relation avec les personnes en difficulté ». Pratiquée en groupe, la danse favorise l’intégration sociale et permet de déstigmatiser le handicap.

Les étudiants ont pu le vérifier puisque Bumpei leur a offert de participer à une mise en situation en recréant, avec l’aide d’un danseur, une séance type telle que celles qu’il dirige avec ses patients. « Cette séance très concrète a été très bien accueillie par nos étudiants, explique Christine Buzy : cela leur a montré toutes les potentialités du modèle de pratique japonais, qui considère que l’ergothérapeute peut et doit concourir au bien-être global de la personne et pas simplement lui fournir le fauteuil roulant le plus adapté à son handicap ou sa pathologie. En ce sens, la danse, qui permet de bouger, de coordonner ses gestes (avec la musique comme avec les autres), est un excellent support qui permet l’expression de la créativité du participant et son intégration au sein d’un groupe dans un contexte de normalité, quelles que soient ses propres difficultés. La danse est une activité signifiante pour celui qui la pratique et porteuse de sens et de symbolisation. »

À retenir : l’ergothérapie est une profession en plein développement. Il y a 20 ans, on dénombrait seulement 7 instituts de formation en France ; il y en a aujourd’hui 25. Le nombre de diplômés, lui, est passé de 250 à 1200 et la demande de prestations est encore loin d’être satisfaite.

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